Rendez-vous chez le Maître du trait

Parmi les grands noms de la peinture du XXe siècle, celui de Léonard Tsuguharu Foujita ne doit pas passer inaperçu. Cet artiste franco-japonais a marqué les Années Folles et le mouvement Expressionnisme par ses traits fins, empruntés à l’art japonais. Foujita a en effet su retravailler les codes de l’art classique en y apportant une touche nippone, liant ainsi par son trait l’Extrême-Orient et l’Occident. Pour découvrir son univers, rien de mieux que de se rendre dans sa demeure, la maison-atelier Foujita, située à Villiers-le-Bâcle. Ouverte au public et unique en Île-de-France, la maison-atelier restée en l’état nous fait découvrir l’intimité de l’artiste et nous plonge dans les années 60. Suivez-nous, on vous y emmène !

La visite commence juste après avoir franchi le portail. Des œuvres suspendues çà et là dans le jardin ouvrent le chemin vers la porte d’un premier lieu d’exposition. Deux pièces nous racontent la vie de l’artiste et les raisons qui l’ont poussé à s’installer ici, en Essonne, pour la fin de sa vie. Tsuguharu Foujita est tout juste diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Tokyo lorsqu’il arrive en France en 1913. Il s’installe à Montparnasse et ses premières œuvres trouvent déjà son public. Il se lie d’amitié avec de grands noms de la peinture : Modigliani, Derain, Soutine puis Picasso. L’artiste développe son art et affirme son style jusque dans les années 30, avant de rentrer au Japon où il est accueilli avec succès. La guerre et des difficultés financières l’empêchent de revenir en France avant 1950, où il y revient pour y rester définitivement avec sa dernière épouse, Kimiyo. Dix ans après, l’artiste s’installe dans une maison à Villiers-le-Bâcle. Foujita réalise lui-même les travaux et crée au dernier étage un grand atelier. C’est dans cette pièce qu’il conçoit son dernier grand projet : une grande fresque pour la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix à Reims.

Après avoir pris connaissance de l’histoire de sa vie à travers ces deux pièces d’exposition, c’est le moment de se diriger vers la maison de Foujita. Il suffit de traverser le jardin pour accéder à la propriété. Faire de la maison un espace de visite était d’ailleurs un souhait de l’artiste, qui s’est réalisé en 1991 lorsque sa compagne Kimiyo Foujita lègue la maison-atelier au conseil départemental de l’Essonne. La maison est aujourd’hui classé monument historique et labellisé « Maison des Illustres ».

Illustre, Foujita l’est. Artiste aux multiples facettes, il est à la fois peintre, graveur, illustrateur, photographe, céramiste et couturier. Sa demeure est d’ailleurs remplie d’objets de sa propre conception et de souvenirs amassés au cours de ses voyages. Arpenter les pièces de sa maison est d’ailleurs un voyage : on y voit des objets du Japon, d’Espagne ou d’Amérique Latine, multiples inspirations culturelles de l’artiste. Au dernier étage, l’atelier est sans nul doute la plus belle pièce, voir la plus émouvante. Là-haut y sont dévoilés quelques secrets de création de ses dernières œuvres : maquettes, esquisses et portraits qui mettent en lumière le travail préparatoire du peintre. Ses outils et ses maquettes sont conservés dans l’état dans lequel l’artiste les a laissés avant sa mort. La fameuse fresque murale, qui a servie d’entraînement pour la chapelle à Reims, vient décorer les murs de l’atelier.

Conclusion

Si vous souhaitez en apprendre plus sur la vie d’un des artistes incontournables du XXème siècle, quoi de mieux que de visiter l’intimité de sa maison ? Des décors qu’il a imaginés et réalisés aux maquettes de ses tableaux, l’univers Foujita vous plonge dans les détails de son esprit créatif.

A ne pas manquer : le jardin de la maison-atelier propose régulièrement des expositions mêlant les arts japonais et occidentaux. Des ateliers sont également proposés autour de la création : arts plastiques, gravure, calligraphie et typographie, manga.

Offre Fan d’Essonne pour les détenteurs de la carte.